Élyz
Écrivain public
 


Années
2013
2012
2011
2010
2009
2008

Au Fil Des Mois

 
 


L'écrivain public écrit, au fil des mois, sous forme de ballades aux couleurs de la vie, au gré des vents. Comme une mélodie qui court "Au fil des mots", il vous invite pour une balade au fil du temps.

Servons-nous des mots pour construire et non pas pour détruire

Année : 2011


Janvier :   ESPÉRANCE

 

Ce matin, je me suis levée, le monde n’est plus rebelle.

Ce matin, j’ai habillé mes yeux d’un regard d’enfant

Pour croire florissant ce nouvel an.

À tous, une heureuse année 2011.

Poétiquement vôtre

ELYZ



Février :   ATOUT C¼UR

 

Quand je te vois, mon cœur part au galop
Quand je suis près de toi, à mon cœur tu tiens chaud
Comme un enfant, j’ai gravé un cœur
Un cœur qui sans toi se meurt

Inoxydable comme de l’acier
Plus tendre que du bois,
Moins fragile que du papier
Mon cœur cent fois, mille fois
 
De battre pour toi, ne s’arrêtera pas.



Mars :   EN CHEMIN

 

Je voudrais un chemin,
Juste un chemin creux
Chemin pierreux
Bordé de cades et de myrtes
Que le grillon enchante de ses élytres
Je voudrais juste un chemin
Juste un chemin creux
Et son pas près du mien
Et ses mots à mon oreille
Que le chant des cigales ensoleille
Je voudrais juste un chemin
Juste un chemin creux
Et sa main douce et tendre
Dans ma main rude et rêche
Jusqu’au soir quand chante la chevêche
Je voudrais juste un chemin
Juste un chemin creux
Et soleil ou pluie
Il sera beau ce temps
Qui nous verra insouciants
Je voudrais juste un chemin
Juste un chemin creux
Près des ruines ou ailleurs
Qui fera comme chaque fois
Filer le temps entre nos doigts

 

 

 



 



Mai :   ELLE : (Extrait du récit de vie) À L'OMBRE DES OLIVIERS

 

CHAPITRE V

[…] Alors qu’elle alignait délicatement les petits macarons sur la plaque du four, tous à intervalles réguliers, l’un pas plus gros que l’autre, moi, sur un coin de table, je dégustais ceux déjà cuits et encore chauds.
Le parfum de cannelle avait pris le dessus et l’atmosphère emplie de cet arome naturel rendait mon plaisir encore plus intense et ces gâteaux encore plus ambrosiens.
L’heure sacrée, heure du goûter qui pouvait aller de ces petits fours aux simples tartines beurrées, garnies de quelques morceaux de sucre saupoudrés de cacao me laissent encore un souvenir immuable. Toujours rêveuse donc, comme je l’étais souvent le jeudi après-midi les jours de temps gris, je pensais à cet amour qui transpirait à travers cette envie de nous faire ce petit plaisir, plaisir du goûter, goûter maison, pour reprendre des forces aussi physiques que morales disait-elle.
Ce jour-là, comme je n’avais pas mis la main à la pâte, faute d’être rentrée de mon cours de catéchisme trop tard, je me demandais ce que je pouvais faire pour lui rendre cet amour, j’allais donc chercher un bout de papier et me mis à aligner quelques mots, des mots d’amour, des mots d’enfants, des mots pour une MAMAN.
Sur ce petit bout de papier, j’avais écrit mon premier poème, il fut pour ELLE. […]

 



Juin :   INTERROGATIONS

 

Que puis-je écrire moi qui ne sais pas ?
Que puis-je te dire qui ne te blesse pas ?
Que puis-je avouer sans que tu ne t'enfuies à grands pas ?
Où puis-je aller pour te rejoindre ?
Où puis-je m’endormir pour encore t’étreindre ?
Où puis-je m'éveiller pour voir près de toi le jour poindre ?
Qui pourra un jour donner réponses à mes questions ?
Viendra-t-il le jour où je n'aurai plus peur de mes interrogations ?
Aimer est souffrance dois-je à jamais accepter cette malédiction ?
Prendras-tu un jour ma main dans la tienne ?
Règleras-tu un jour ton pas sur le mien pour quelques heures aériennes ?
Poseras-tu une minute ta tête au creux de mon épaule pour que par le coeur on se tienne ?  

 

 



Juillet :   VOYAGE VERS UN AUTRE MONDE

 

Ce périple fut un nectar, un antidouleur
J’ai vu la grêle se transformer en fleurs
Les oiseaux chanter le bonheur
Toi, consolateur, apaiser  mes pleures

Les mots peuvent déchirer comme ils peuvent réconcilier.
Les mots cachent les blessures, ils rassurent
Les mots nous protègent, ils sont notre armure
Les mots nous ensorcellent pour nous apprivoiser

Dans ma vie ce tsunami dévastateur
Tu l’as neutralisé comme un merlin enchanteur.
Tandis que toi, charmeur, tu me contais un monde meilleur
La bonne humeur mieux qu’un antidépresseur se faisait vainqueur

Mais le soleil de minuit s’est évanoui et les rêves se sont enfuis
Le temps n’est plus à la poésie, il cède sa place à la mélancolie
Accordons-nous un peu de répit et laissons là le manuscrit
Les aurores boréales me reverront, c’est tout réfléchi

 

 

 

 



Août :   ÉPHÉMÈRE OU IMMORTEL

 

Dans le sable ils ont tracé leurs prénoms
Mais la marée a tout emporté.

Sur la plume ils ont dessiné leurs prénoms
Mais le vent s’en est emparé

Sur le chêne ils ont gravé leurs prénoms
Mais l'écorce, la biche a rongée

Sur le rocher ils ont sculpté leurs prénoms
Mais l'avalanche a tout balayé

Dans leurs coeurs ils ont inscrit leurs prénoms
Et là malgré le temps, ils ont demeuré

 

 



Septembre :   MES DOIGTS

 

 

Parle-leur de ton corps
Ils te diront leur envie de faire escale à chacun de tes pores

Parle-leur des boutons de ton corsage
Ils te diront leur bonheur à franchir tous les barrages

Parle-leur de la douceur de ta peau
Ils te diront leur ravissement à glisser sous tes oripeaux

Parle-leur du noir de tes yeux
Ils te diront leur empressement à te peindre un monde merveilleux

Parle-leur de tes bras
Ils te diront leur ivresse à se sentir prisonniers entre tes draps

Parle-leur de ton dos
Ils te diront leur euphorie à aller et venir de bas en haut sans repos

 



Novembre :   LETTRE A SON ORDINATEUR

Mon café est un peu amer, il manque le sucre de ta présence
Voilà, ainsi va la vie: des hauts, des bas et puis des petits riens qui vous mettent à plat.
Je te range dans le tiroir des bons souvenirs.
Et puis comme dans ces moments où l’on fait n’importe quoi, où l’on dit n’importe quoi, j’écris une lettre à ton ordinateur, je n’ai plus quarante ans, mais quinze, et puis tant pis, il n’y a pas d’âge, J’aligne des mots insensés :
« Ordinateur, comment se fait-il que tu ne lui aies pas montré les deux messages envoyés mercredi et jeudi...
Tu dors, tu fais la grève, tu es parti en vacances, tu boudes, tu es en colère????
Allez, aide-moi!!!
Réveille-toi tout doucement. Envoie une touche pour lui caresser tendrement la joue.
-La gauche ou la droite?
-Peu importe. Seul compte, la Tendresse.
Envoie une autre touche tout près de son oreille.
-La gauche ou la droite?
-Peu importe! Tu m'agaces!!! Seul compte la Délicatesse!
-Et alors? 
-Et alors, elle lui murmurera d'aller voir sa boîte-mail. De lire les deux messages.
-Et puis?
-Et puis tu enverras la touche D, comme Douceur, qui réveillera peut-être son coeur.
Alors, bien réveillé peut-être qu'il cliquera sur "Messagerie". Alors, il lira et peut-être qu'il  l’ignorera, ou peut être qu’il aimera. Alors peut-être qu'il tapera sur tes touches pour lui dire.

Merci, Ordinateur, de faire ça pour moi avec toi il comprendra.

P.-S. : Embrasse-le pour moi, mais avec : tendresse, délicatesse, finesse et amour